Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /

 

PULSIONS...OU PAS !

 

Dès le lendemain, je me retrouve dans les « épines », un sécateur à la main. Nous dégageons le ponton et les abords de toute cette végétation piquante, passons le « rotofil »...

Bel endroit, calme, retiré de toute circulation, nous faisons connaissance avec l'entourage que j 'amuse beaucoup avec mon « anglais scolaire », nos « toutounes » ont de l'espace et des balades dans la campagne, les oiseaux nous chantent leur sérénade, les oies et les canards peuplent l'écluse ainsi qu'un héron cendré …

P1000425

P1000080

P1000633


Tout pour « décompresser ! »

 

 

Et Pourtant  !


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la nuit du 16 au 17 Septembre 2008,

« Mi » se lève la nuit comme toutes les nuits pour « faire pipi » - il doit être entre 2h et 3h du matin.

Heureusement, je suis un véritable chien de garde, je ne dors que sur une oreille et le moindre bruit insolite, anormal me réveille !

 

Et cette nuit là, le bruit sourd d'une chute me tire du sommeil :

« Zut, il y en a « un » qui vient de se prendre les pieds dans un tapis, je lui avais pourtant dit d'allumer la nuit, que cela ne me dérangeait pas ! »

 

Je saute du lit et m'avance dans le salon pensant rire avec lui d'une situation cocasse, surtout qu'il dort nu et se balade la nuit dans cette tenue d'Adam.

Mais mes fantasmes sont vites chassés par l'image d'un homme « blanc comme un linge » , accroupi au sol, accroché au canapé et luttant pour retrouver une respiration.

- »qu'est ce qui t'arrive ? »

Un geste de la main, sans plus.

- »Fais un effort pour que je puisse t'aider »

- »sais pas « 

- « Ou as tu mal ?montre moi si tu ne peux pas parler »

- »J'ne peux... plus ...respirer »

- »Tu peux t'assoir sur le canapé ? » 

- » laisses moi ...le temps »

LE TEMPS ! Avons nous du temps parfois ?

Ou était l'urgence ? Là, tout de suite ?

 

J'ai sauté sur mon portable, ai avalé les escaliers deux par deux, ai fait irruption sur le pont, le seul endroit ou je pouvais capter les ondes téléphoniques et un oeil sur « mon malade » par le puit de lumière, j'appelle les pompiers :

- » Vite, Monsieur, mon mari est très mal « 

- »Calmez vous Madame, est il conscient ? »

- »Pour l'instant mais il ne peut plus respirer »

- »Ou a t il mal ? »

Et là, je m'emballe

- »Ecoutez Monsieur, mon mari est peut être en train de mourir, ne pouvez vous pas m'envoyer des secours au lieu de me faire passer un consultation par téléphone ? »

 

Et il a fallu que je lui explique que nous vivions sur un bateau à St jean de Losne, dans un endroit qui s'appelait « la vieille écluse ».

Parce que comble de cette ironie tragique, mon coup de téléphone est arrivé à Dijon, le centre des appels qui redispatche ses ordres sur les services de garde. Ce brave homme ne connaissait pas la « vieille écluse » et devait donner la mission de sauvetage à ceux qui devaient venir jusqu'à nous.

Tout çà c'est bien français et ne fait sourire que lorsque nous ne sommes pas concernés !

Je lui dis qu'ici, à St Jean, tout le monde connait « la vieille écluse » et que les sauveteurs trouveront sans problème, qu'il se dépêche.

- »Et je fais quoi si mon mari perd conscience ? « 

Il m'a passé un docteur qui m'a donné quelques conseils que je connaissais déjà en temps que secouriste, je me suis dépêchée de redescendre auprès de mon malade, une présence étant dans ce cas présent surement le meilleur réconfort.

 

L'attente de ces secours m'a paru interminable, je ne voulais pas laisser paraître mon anxièté, j'ai commencé par habiller « Mi », il commencait d'ailleurs à avoir froid, puis nous avons « respirer » ensemble, doucement, sans paniquer.

Mon angoisse était de le voir tomber du canapé, inerte.

Aurais je les bons gestes pour le sauver ? J'entretenais une conversation essayant de le rassurer...mais je le voyais « partir » doucement.

 

MAIS QUE FONT ILS M.... !

 

Une demie heure plus tard...

Une sirène au loin, cela ne peut être que pour nous, un soulagement qui donne envie de pleurer après une telle tension...

ses yeux s'éclairent :

- »guides... les,... mets ... projecteurs »

Je saute sur le tableau de bord, fébrile, bon sang, il est ou ce bouton qui allume les projos ?

Et la lumière fuse sur toute l'écluse, la sirène hurle, je les vois, je les vois, ils arrivent, vite, vite, il est en bas dans le bateau .

 

Une équipe de rugby de garde ce soir là, tous grands et forts dirigés par un petit bout de femme.

« Mi » a été branché tout de suite sur l'oxygène et la vie est revenue en lui comme par miracle, son teint blanc laiteux a refait place aux couleurs rosées de sa peau et il a pu enfin respirer et parler.

L'entretient a été bref, je pense que ces sauveteurs ont l'habitude de tous ces malaises et il fut décidé par la responsable un départ imminent sur l'hôpital de Dijon.

Même si « Mi »avait reprit ses esprits, il était comme abattu, loin de pouvoir se mettre debout et marcher, il a été ficelé sur un siège pour ne pas tomber pendant le transfert du bateau au véhicule de secours et le plus costaud des rugbyman l'a chargé comme un sac à dos et l'a emporté, toujours branché à l'oxygène et soutenu par les autres sauveteurs.

 

Dans l'urgence, j'ai vu tout le monde disparaître …

 

- »S'il vous plait, dites moi quand même ou vous l'emmenez, nous venons d'arriver dans la région, je ne connais pas Dijon »

La responsable m'inscrit un numéro de tel sur un papier, me le tend et me dit:

- »appelez demain à ce numéro ! »

 

Voilà !

toute seule ! Ils n'ont pas remis la sirène pour repartir, j'ai éteins les projecteurs, je suis descendue m'assoir sur le canapé et ai attendu le jour.....pour téléphoner !

 

'( à suivre)

Partager cette page
Repost0